Insupportable bercail
Rentrée au port, retour au bercail...
Sentiment du foyer qui illumine l'instant où l'on franchit les bornes. Ces piliers qui marquent le passage de l'inconnu au mesuré, du sauvage au civilisé, du risqué au protégé. Soulagement, relâchement. La fin de l'aventure s'annonce, parfois un sursaut de regret fait se retourner le plus hardi des moussaillons, mais bien vite le remplace la vision d'un lit chaud, d'un sol stable, du vrai repos réparateur...Et pourtant, dès le pied posé sur la pierre, le cœur soupire après l'onde, le chant des sirènes empli l'âme, le corps regrette le bercement des vagues... Rentrer chez soi n'est pas toujours un soulagement. Parfois même domine le sentiment d'un retour en arrière, d'une insupportable régression...
Agression du quotidien qui fait saigner le cœur empli de merveille, cri déchirant de l'âme séparée de son soleil, fièvre du corps condamné au sommeil...
J'en appelle à l'éveil, qu'il demeure,
à moins que la merveille ne meure !
à moins que la merveille ne meure !